Vignette Auteur / Résumé
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Ça raconte Sarah

Pauline Delabroy-Allard

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Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d'une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l'allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S. L'histoire : La narratrice est jeune professeure dans un lycée. Elle élève seule sa fille de quatre ans. En "latence", depuis que le père de sa fille est parti, elle partage sa vie sans conviction avec un nouveau compagnon, un Bulgare, on n'en sait pas plus. Sarah est violoniste, exubérante, souvent mal fagotée, le verbe fleuri, fougueuse, fonceuse, joyeuse. Un tourbillon. Et c'est comme ça qu'un soir, la narratrice s'ennuyant ferme dans un dîner de Nouvel an, que Sarah entre dans sa vie. Comme un ouragan. Les premiers symptômes se font rapidement sentir : être suspendue au prochain rendez-vous, avoir le cœur qui bat trop fort, écouter en boucle un CD offert par Sarah (un quatuor de Beethoven, joué par Sarah), vouloir tout savoir de ce qui intéresse l'autre. Sans se l'avouer...
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Leurs enfants après eux

Nicolas Mathieu

Leurs enfants après eux

Août 1992. Une vallée perdue quelque part à l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a 14 ans, et avec son cousin, ils s'emmerdent comme c'est pas permis. C'est là qu'ils décident de voler un canoë pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l'entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu'on voudrait oublier.
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Les ailes intérieures

Patrick de Carolis

Les ailes intérieures

Nous sommes dans la salle où les candidats au poste de PDG de France Télévisions sont auditionnés par le CSA. Patrick de Carolis présente son projet. Il est calme et serein. Après beaucoup d'hésitations et de consultations, il a décidé de se lancer. Pourtant pourquoi prendre un tel risque ? Sa carrière est saluée, son émission " Des racines et des ailes " cartonne, ses livres sont des succès. Il a une idée précise de ce que doit être le service public et il veut l'affirmer haut et fort. C'est avec un " bonjour Monsieur le Président " que Dominique Baudis, président du CSA, l'appelle au téléphone. Les coulisses de cette chaîne " compliquée ", les relations avec l'Etat, actionnaire, et Nicolas Sarkozy en particulier, et avec la classe politique. Une scène inédite où le président de la République lui annonce qu'il n'est pas reconduit à son poste. Et son départ jusqu'au cataclysme judiciaire auquel il se trouve mêlé. Patrick de Carolis explique tout pour la première fois.
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Le lambeau

Philippe Lançon

Le lambeau

Le 6 janvier 2015, Philippe Lançon assiste à la représentation de La Nuit des Rois de Shakespeare dans un petit théâtre d'Ivry. Il a pris ses billets pour les Etats-Unis où il donnera des cours de littérature à Princeton et rejoindra sa nouvelle compagne. Le lendemain matin, Houellebecq est interviewé sur France Inter pour la parution de Soumission ; Lançon, qui a écrit un papier élogieux dans Libé, écoute en faisant sa gymnastique sur un tapis qu'il a rapporté d'Irak en 1991, deux jours avant les bombardements américains. S'il n'était pas rentré, il serait devenu reporter de guerre et non journaliste littéraire. A la conférence de Charlie Hebdo, tout le monde parle de Houellebecq, puis des banlieues. Tignous dit que l'Etat les a abandonnées et a fabriqué des islamistes et des délinquants. Bernard Maris s'insurge. Lançon montre un livre de jazz à Cabu, quand les tueurs arrivent. Philippe Lançon ne cherche pas à expliquer l'attentat. Il écrit sans pathos, sans complaisance pour lui-même, ce qui n'empêche pas l'émotion et la profondeur (sur la mémoire, la perception d'une vie). L'avant et le pendant sont d'une très grande intensité, la scène de l'attaque est extrêmement saisissante. Dans ce livre de survie, Philippe Lançon s'attache à décrire sa vie qui bascule, lui qui, défiguré, reçoit " une blessure de guerre " dans un pays " en paix ".