SCIENCES



Titre Auteur / Résumé
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La déesse des petites victoires

Yannick Grannec

La déesse des petites victoires

Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle. Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur scientifique. Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer. Kurt Gödel (1906-1978) est un mathématicien et logicien comptant parmi les plus importants du XXe siècle. Cet ami intime d’Albert Einstein est aujourd’hui principalement connu pour être l’auteur des fameux « théorèmes d’incomplétude ». De cette découverte tendant à établir les limites de la connaissance scientifique, Yannick Grannec garde l’aspect poétique de l’intitulé, pour s’intéresser intelligemment aux paramètres inconnus de la vie du grand homme. Ceux-ci s’appellent l’amour, l’air du temps, l’inconscient, la vie de couple, le génie, la folie, etc. autant de champs d’études ou de connaissance qui sont précisément sans limites pour la littérature. Jouant de ce paradoxe, Yannick Grannec signe un récit efficace, qui sait rendre captivante et abordable la vie d’un scientifique réputé pour l’extrême complexité de ses raisonnements et recherches.
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Peste et choléra

Patrick Deville

Peste et choléra

Le docteur Alexandre Yersin (1863-1943) ne pouvait que fasciner Patrick Deville tant le goût pour les voyages, l’exploration et la découverte sont au cœur de son travail d’écrivain. La vie de celui que les vietnamiens appellent affectueusement « le vainqueur de la peste » a été une aventure intellectuelle et humaine d’une rare richesse. En s’installant en Indochine, ce disciple de Louis Pasteur a en effet multiplié découvertes et avancées majeures dans de nombreux domaines scientifiques. Mais cet éloignement de la France a également favorisé, dès la fin de la seconde guerre mondiale, son effacement des mémoires et des grandes commémorations. Un oubli que répare aujourd’hui Patrick Deville, pour qui l’écriture permet de voyager dans les destinées, d’explorer la mémoire collective et, en filigrane, de mieux redécouvrir notre présent. Peste et choléra fait d’une vie qui a constamment cherché ses propres frontières, un véritable roman d’aventures au style tout en nuances, qui donne aux existences et au passé les saveurs étranges des récits de voyages les plus envoûtants
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Prodigieuses créatures

Tracy Chevalier

Prodigieuses créatures

Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces « prodigieuses créatures » dont l’existence remet en question toutes les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d’un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique. Celle-ci, exclusivement composée d’hommes, la cantonne dans un rôle de figuration. Mary Anning trouve heureusement en Elisabeth Philpot une alliée inattendue. Cette vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l’accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d’une rivalité, elle reste leur meilleure arme face à l’hostilité générale.« À mes yeux, ils ne ressemblaient pas à des serpents, ni à aucun animal que je connaissais. Avançant sur le rocher plat, je progressai avec précaution pour éviter de marcher sur les créatures, même si, de toute évidence, elles avaient péri depuis belle lurette, et n’étaient non plus tant des corps matériels que des esquisses dans la pierre. Il était difficile de les imaginer sous une forme vivante. Elles avaient un aspect permanent, comme si elles avaient toujours été incrustées dans la roche. Si nous habitons ici, me dis-je, je pourrai venir admirer ces créatures quand bon me semblera. Et rechercher sur la plage de plus petites pierres-serpents, ainsi que d’autres fossiles. Ce n’était pas si mal. Pour moi, c’était suffisant. »